
Election présidentielle: Changer de politique, conquérir la justice sociale
Date : jeudi 15 mars 2012 @ 12:09:07 :: Sujet : Politique Sociale

Election
présidentielle:
Changer de politique,
conquérir la justice sociale
Les salariés, retraités et
privés d’emploi, comme l’ensemble des citoyens, femmes et hommes, sont appelés
à participer à l’élection présidentielle les 22 avril et 6 mai prochains.
C’est un
rendez-vous important pour l’expression démocratique. A ce titre, la CGT ne saurait être neutre,
surtout au regard de la gravité de la situation.
Après des
décennies de creusement des inégalités,
la répartition des richesses doit désormais privilégier les revenus des
salariés, des retraités, les minima sociaux et la protection sociale. Elle
doit être réorientée vers l’efficacité économique et sociale.
La première des insécurités est bien sociale. Elle est
aussi la conséquence de choix politiques.
Face à la
mainmise des marchés financiers sur l’ensemble de l’économie et sur les choix
de société il faut combattre la spéculation, mettre en place des dispositifs
pour financer des activités créatrices d’emploi, investir dans une véritable
politique industrielle et développer les services publics prenant en compte
l’impératif de développement humain durable.
Face aux
pouvoirs des actionnaires devenus exorbitants, il faut donner plus de droits d’intervention aux salariés dans les
entreprises et au-delà.
A tous les
niveaux, entreprises grandes ou petites, territoires, filières d’activité, Etat
et collectivités … la démocratie sociale doit être une priorité.
La CGT
réaffirme ses dix exigences pour sortir de la crise :
• Revaloriser les salaires, les pensions
et les minima sociaux (SMIC à 1700€)
• Contrôler les aides publiques aux
entreprises
• Contraindre les entreprises à des
alternatives aux licenciements
• Supprimer les exonérations fiscales et
sociales sur les heures supplémentaires
• Stopper les suppressions d’emplois
• Développer les politiques publiques et
les moyens des services publics
• Réformer la fiscalité en profondeur
• Créer un pôle financier public et
établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour l’investissement productif
• Taxer les mouvements spéculatifs de
capitaux et éradiquer les paradis fiscaux
• Mettre en place un fond européen de
solidarité sociale et de développement économique
En aucun cas
le projet de l’extrême droite ne peut ouvrir une perspective de sortie de la crise.
La CGT renouvelle
son opposition aux idées véhiculées par le Front National et banalisées par
d’autres, qui cherche à exploiter les peurs et les désarrois sociaux pour
s’enfermer dans une société en repli identitaire, liberticide, discriminatoire
et raciste.
Le changement de politique pour conquérir la justice
sociale, aider au « vivre ensemble » devient incontournable.
Au vu du
bilan et des projets du Président de la République, sa réélection ouvrirait, à coup sûr,
une nouvelle séquence de lourds reculs
sociaux.
Derrière ses
discours sur la « moralisation du capitalisme » ou la
« revalorisation du travail », l’essentiel de son action a consisté à
favoriser les actionnaires et les plus
riches.
Ses choix
contribuent à faire payer la crise aux salariés qui n’en sont pas responsables.
Il a choisi
de ne pas répondre aux grandes mobilisations nationales de 2009 pour "une
autre répartition des richesses", préférant satisfaire les revendications
patronales.
En 2010,
c’est par le passage en force qu’il a imposé le recul de l’âge de départ en
retraite aux millions de manifestants. Le système des retraites est fragilisé,
les droits pour des millions de salariés en sont affectés.
Il a érigé le
pouvoir personnel en méthode de gouvernement.
Le Président
de la République
est à l’origine d’un nouveau traité européen qui généralise l’austérité. C’est
une nouvelle arme pour amplifier les attaques contre le code du travail, les
droits et budgets sociaux, les droits des privés d’emploi, les retraites, les
services publics…
Son programme pour demain rejoint les exigences du MEDEF. Ce serait plus
d’austérité pour les salariés et les retraités, l’accroissement des inégalités entre les femmes et les hommes, une culpabilisation éhontée des privés
d’emploi, la stigmatisation des travailleurs
migrants et immigrés, la mise en cause du rôle des organisations syndicales
considérées comme obstacles à ses projets. La société française vivrait des clivages plus violents encore et
s’enfoncerait encore plus dans la crise.
L’élection présidentielle doit créer un nouveau contexte
plus favorable aux revendications et au progrès social.
Affirmer sa citoyenneté, c’est aller voter, c’est aussi se
syndiquer. Adhérer à la CGT c’est prendre sa place
dans le syndicat qui agit au quotidien pour le progrès et la justice sociale.
Les salariés ont besoin
d’une présence plus importante du syndicalisme pour créer le rapport de force
nécessaire et organiser les luttes pour la prise en compte leurs revendications
en toutes circonstances.
Montreuil, le 13 mars 2012
Adoptée à l’unanimité par
la Commission Exécutive
Confédérale
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